Performance athlétique – Transfert

Quand les nuances font la différence!

Le développement des capacités athlétiques prend de plus en plus d’importance dans bon nombre de sports. Dans la phase de préparation, l’accent est par exemple souvent mis sur le développement de la force maximale.

Blog de la Formation des entraîneurs Suisse

La Formation des entraîneurs Suisse développe en permanence son offre numérique et soutient ainsi les entraîneurs du sport de performance et du sport d’élite suisses dans leur travail quotidien. Pour ce faire, nous publions régulièrement ici des articles de blog passionnants ainsi que des trucs et astuces pour l’entraînement et la compétition issus de différents domaines de spécialisation de la Formation des entraîneurs Suisse.

Athletin beim Krafttraining.
Foto: Li Sun von Pexels

Auteur: Adrian Rothenbuehler, responsable du domaine théorie de l’entraînement / condition physique

Une tendance actuelle, celle qui consiste à «externaliser» l’entraînement visant à développer le potentiel athlétique, ce qui revient à le dissocier de l’entraînement spécifique au sport. Mais, au final, c’est du développement de la performance spécifique au sport que dépendent les qualifications et les médailles. D’où l’importance de transférer le potentiel athlétique dans le sport – une opération dans laquelle les petites nuances font la différence.

Avec ou sans élan

En diagnostic de performance, on recourt souvent à deux types de sauts pour mesurer la force: les sauts élastodynamiques (sauts de contre-mouvement ou CMJ) et les sauts statodynamiques (squats ou SJ). Dans les deux cas, on mesure la puissance (en watt) au moyen de plateformes de force. Mais, si les valeurs mesurées sont intéressantes pour formuler des conseils d’entraînement, la comparaison entre ces deux formes d’exécution l’est tout autant.

Graphique 1: Diagnostique de performance.

Les sauts élastodynamiques sont donc à dominante «neurogène», c.-à-d. dépendants du système nerveux, tandis que les sauts statodynamiques sont à dominante «myogène», c.-à-d. fortement tributaires du système musculaire. C’est justement cette différence qu’il importe d’exploiter pour planifier le transfert du potentiel athlétique dans le sport. La comparaison entre la puissance ou la hauteur des deux types de sauts est l’un des éléments clés permettant de déterminer les nuances.

Mais dans notre pratique quotidienne, nous n’avons pas toujours la possibilité de recourir à un diagnostic de performance de la force en laboratoire. Nous pouvons en revanche utiliser des tests de terrain pour effectuer une comparaison se rapprochant de celle effectuée en laboratoire.

Exercices envisageables pour ce faire:

Graphique 3: Frome de test

Notons que, dans ces tests de terrain, la technique joue un plus grand rôle que lorsque les sauts (CMJ et SJ) sont réalisés sur des plateformes de force. On retiendra aussi que les résultats se prêtent surtout à une comparaison longitudinale individuelle, mais ne sont pas appropriés pour faire des comparaisons entre les athlètes.


Trois situations de départ différentes

Bei der Planung des Transfers in sportartspezifische Leistungen sollten sich die Trainerinnen und Trainer den Vergleich zwischen elasto- und statodynamischen Bewegungen zu Nutze machen. Dabei ist es sinnvoll unterschiedliche Situationen zu unterscheiden.

Graphique: www.semanticscholar.org
Graphique: www.semanticscholar.org
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Un développement défavorable des sauts élastodynamiques peut être dû non seulement à une stimulation neurogène sous-optimale, mais aussi à deux autres facteurs:

1. Stabilité du tronc:
Si la stabilité du tronc est mal développée, la force ne peut pas être transférée de manière optimale au moment du contre-mouvement dans les sauts élastodynamiques. Ce moment «se distend» et «s’allonge», ce qui signifie que le mouvement excentrique n’est pas freiné suffisamment vite.

2. Capacités excentriques:
Un saut élastodynamique comporte une phase excentrique et une phase concentrique. Il faut pouvoir freiner le plus possible le mouvement d’élan pour écourter le moment de contre-mouvement. Le changement de direction devrait se faire quasi-instantanément, sans longue phase d’amortissement (sauf si, dans le sport pratiqué, le geste l’autorise).


Graphique: www.semanticscholar.org
Graphique: www.semanticscholar.org

Pour les membres inférieurs, on peut recourir aux exercices suivants pour optimiser le «time to peak».

exercices pour optimiser le «time to peak».

Une bonne préparation

Le transfert des gains athlétiques dans les mouvements spécifiques au sport ne se limite pas aux phases de précompétition et de compétition. Les exercices planifiés dans ce but doivent être soigneusement intégrés dans la phase de préparation.

Graphique: une bonne préparation.

Eviter de dissocier

Der Le transfert du potentiel athlétique d’un ou d’une athlète dans la performance spécifique à son sport doit faire l’objet d’une planification à long terme. Il faut, d’une part, développer la tolérance à l’effort en prévision des exercices de transfert prévus et, d‘autre part, tenir compte des mouvements spécifiques au sport.

En dissociant complètement l’entraînement athlétique de l’entraînement spécifique au sport, on ne se donne pas les moyens d’exploiter, dans la phase de transfert, les nuances qui font la différence dans le sport de performance et le sport d’élite.


Source et bibliographie: 

  • Bundesamt für Sport BASPO, Eidgenössische Hochschule für Sport Magglingen, EHSM Ressort Leistungssport, Manual Leistungsdiagnostik, Swiss Olympic 2015
  • Countermovement Jump Height: Gender and Sport-Specific Differences in the Force-Time Variables, G.Laffaye, P.Wagner. Published 2014: https://www.semanticscholar.org/author/Tom-Tombleson/4362419